– Chantal Meillerand

Le portrait du mois

 

3/ CHANTAL MEILLERAND “le charme et l’abnégation”

 

Chantal a été élue athlète du mois d?avril 2012 à l’unanimité du bureau. Nous avons voulu au travers de ce vote mettre en avant non-seulement les performances de Chantal (qualification au championnat de France Vétéran du 10 km), mais également les valeurs sportives qu’elle véhicule. Elle montre en toute simplicité, qu’on peut être compétitive en commençant le sport après 40 ans tout en gardant à l’esprit que cela reste un loisir.

Ce questionnaire a été envoyé par e-mail à Chantal qui s’est prêtée gentiment au jeu.

Bonjour Chantal, quelles sont tes impressions après cette reconnaissance mondiale d’Athlète du Mois d’Avril 2012 ? Pour information, Haile Gebresselassie et Paola Radcliff ne l’ont pas eu.

Il faut ajouter à « athlète du mois d?avril 2012 » la mention « du club formidable de Courir à Peillon ».

J’apprécie l’idée de mettre en avant les profils qui ont quelquefois du mal à exister en tant que sportif dans les clubs plus élitistes. Je suis honorée d’être la 1ère féminine et de succéder à Francis qui est un sportif hors pair.

Où as-tu fais tes premiers pas ? Je ne te demanderai pas ton âge, je préciserai simplement, si tu m’y autorise, que tu es une jeune V2.

Je n’ai pas de problème à dire que j’ai 53 ans passés

J’ai été très active enfant, nous allions tous à l’école à vélo et le soir, on « avalait » sans problème une côte de 12%.

Je suis de cette génération qui a passé son temps libre dehors avec les copains, j’étais un garçon manqué, toujours à courir avec mon frère. J’étais bonne en sport à l’école et participais au Cross du collège. Mais je vivais à la campagne, il n’y avait pas de club de sport, je n’ai donc jamais plus fait de sport après l’âge de 15 ans.

Quelle est ta situation familiale et professionnelle ?

Je suis divorcée et j’ai une fille de 28 ans qui est mariée, je suis mamie de Cassim, 20 mois qui aura un frère ou une sœur en octobre.

Je vis en couple depuis 5 ans et je suis responsable administrative dans une petite entreprise d’assainissement à Drap.

Peux-tu nous relater ton parcours sportif ? Clubs, palmarès, records?

J’ai commencé le sport à 40 ans, ma fille avait 15 ans et j’avais des amis qui faisaient du triathlon au Stade Laurentin Triathlon, donc je m’y suis mise également.

Je suis ensuite venue au Cavigal Triathlon plus proche de chez moi et également au Cavigal Athlé pour bénéficier de l’entrainement en course à pied.

Le triathlon est un sport qui demande beaucoup de disponibilité, en 2007, je me suis concentrée uniquement sur la course à pied. J’ai découvert la piste.

J’ai ensuite suivi Eugène Sassone au GSEM mais je ne me suis pas retrouvée dans ce club orienté loisir.

Mes meilleurs temps :

2’56” sur 800 m

21’57” sur 3 000m Marche

46’16” cette année sur 10 km

1h 43” sur semi

Et 4 h 21 sur marathon

Comment as-tu découvert Courir à Peillon ?

J?’ai besoin d’un groupe conviviale et proche géographiquement pour m’entrainer,

En tournant seule sur le stade Vauban, j’ai croisé des membres du club très sympathiques, j’ai tout de suite eu envie de les rejoindre et j’ai été bien accueillie.

Quel est ton meilleur souvenir de course à pied, mise à part la rencontre de ton entraîneur ?

J’ai deux bons souvenirs : mon 1er marathon à Monaco en 2005, je me suis entrainée seule (sauf le dernier mois ou je venais de signer au Cavigal).

C’était un challenge pour moi, à l’époque, je n’avais pas confiance en moi, je vivais seule, j’étais au chômage et ça m’a fait un bien fou même si le résultat était modeste.

L’autre beau souvenir, c’est le podium V2 au 10 km de Cannes en 2008 où je fais 2ème derrière Jackie Garlet (Temps puce 45’39).

A l’inverse, quel est ton pire souvenir de course à pied (je t’interdis de faire référence à ton entraîneur) ?

Le 1er marathon Nice-Cannes : je me suis blessé début août et n’ai pas pu démarrer les entrainements avec le groupe. Mon entraîneur n’a pas su m’écouter et me proposer un plan allégé pour commencer deux semaines plus tard.

J’ai vite ressentie la fatigue et la blessure. J’ai voulu continuer l’entraînement et courir malgré tout.

J’ai fait 35 km en souffrant.

Je regrette encore ne pas avoir voulu profiter de l’expérience de Philippe mais j’avais pour principe de respecter mon entraineur officiel qui pourtant, n’était pas à l’écoute, lui.

As-tu une course préférée ?

Une course à Nice que j’aimais bien et qui n’existe plus, elle s’appelait « La Vénus », était réservée aux femmes et faisait 4.8 km sur la Prom.

Quand je serais à la retraite, si j’ai un peu de temps, je relancerais l’idée !

Quelle est la course que tu rêverais de courir ?

Le déplacement de 2013 du club ! ! C’est où ? ?  

Tu es la première athlète de Courir à Peillon à participer à un championnat de France de 10 km, comment as-tu vécu cette participation ?

Les minimas pour les Championnats de France sont très-très accessible pour les Femmes de 39 ans et plus, j’avais donc déjà participé auparavant.

Cette année, c’était particulier parce que la première fois avec le Club de Courir à Peillon ET dans ma ville natale.

Sur le moment, je regrettais de ne pas avoir battu mon record mais avec un parcours en faux plats et avec beaucoup de virages, je vois que je me suis rapprochée des filles qui sont loin devant habituellement (en 46’42”).

J’espère que tu ne m’en veux pas David, j’aurais aimé te faire ce plaisir, mais je m’y remets ! !

Tu adores pratiquer le cross l’hiver. Mise à part son importance dans la préparation d’un 10 km, qu’apprécies-tu dans cette discipline ?

Ça me rappelle l’époque du collège ( ! ) Non ! Sérieusement : j’aime beaucoup la campagne, les terrains accidentés, même pour m’entraîner.

Le cross, ça donne « de la caisse », ça redistribue les places (c’est sans doute pour ça que beaucoup hésitent à participer)

J’aime aussi l’ambiance « Kermesse » et aussi, on retrouve à cette occasion des amis du Var qui ne viennent pas pour les autres compétitions.

Pour conclure, un petit mot?

Je suis heureuse dans ce club car je me sens acceptée en tant qu’athlète, sans considération de genre ou de performance.

Je voudrais profiter de la tribune interplanétaire qui m’est offerte pour dire que le sport n’est pas réservé aux grands, jeunes, forts.

On peut s’y mettre à tout âge, même à 40 ou 50 ans ou plus,

pour faire des exploits

ou pour rester en forme

pour rencontrer des gens tout niveau social

ou pour se remettre sur les rails après un petit souci ou un gros pépin

Le sport me permet de ne pas penser au fait que j’ai fait plus de la moitié du parcours qui m’est imparti sur cette terre. Le sport me permet de me sentir bien, c’est tout ! 

Merci Chantal d’avoir pris le temps de répondre à mon questionnaire.

Je souhaiterais en profiter pour déclarer publiquement ma reconnaissance d’entraîneur aux féminines de « Courir à Peillon ». En effet, cela fait un an que je me suis découvert un intérêt pour l’art de l’entraînement. Même si vous n’avez pas toute le temps de vous entraîner comme Chantal (4 entraînements régulier par semaine) ou de suivre mes plans, vous m’avez accepté comme entraîneur et vous répondez toujours avec joie (c’est l’impression que j’ai) à mes e-mail et mes appels. Avec vous, j’ai découvert les joies et les peines de l’entraîneur. Je vis les courses avec vous sans les courir.

La course à pied est un plaisir, il faut que ça le reste. J’espère que l’année prochaine vous serez plus nombreuses !

David Laroche

Merci à :

     –Angélique Chiaraviglio

     –Sophie Juncker

     –Annick Waltzer

     –Marion Waltzer

     –Audrey Heilmann

     –Magali Letertre

     –Angélique Duchemin (ma préférée)

Chantal Meillerand